Petite entrevue confinée aujourd'hui. Je te présente enfin Marie, qui avec toutes ses expériences vécues, devait forcément faire partie du projet. Aujourd'hui, elle nous raconte ses voyages. Une entrevue pleine de souvenirs, d'anecdotes, de rencontres qui donnent envie de s'évader. En attendant de pouvoir le faire, je te souhaite de prendre du plaisir à l'imaginer. Voyage, voyage, plus loin que la nuit et le jour ... Belle lecture à toi! Prends soin de toi.
Peux tu te présenter ?
Je m’appelle Marie, j’ai 20 ans. En ce moment, je suis en service civique, je travaille dans un centre culturel du Crous à Paris. C’est hyper chouette, j’organise des événements, je fais de la communication, j’entretiens les liens entre les universités et le centre culturel, je distribue des flyers, je vais dans les facs distribuer les affiches, je fais des trucs administratifs, j’organise des concours étudiant. Je reçois donc des étudiants, on monte des projets, des films courts ou des pièces de théâtre, un peu de tout.
Je sais que ces dernières années tu as beaucoup voyagé et c’est ce dont on va parler aujourd’hui. Donc, où est-ce que tu as voyagé et par quels moyens ?
D’abord, j’ai un peu voyagé avant le bac par le biais des voyages scolaires ou avec des amis. Je suis allée en Allemagne plusieurs fois, à Londres en Angleterre, j’ai eu la chance d’aller en Norvège, c’était trop bien, on a skié. Je suis allée en Espagne, en gros dans les pays frontaliers. Plus jeune, j’ai aussi fait un road trip en colonie de vacances où nous sommes partis en Italie, en Croatie et en Slovénie, en bus, c’était vraiment trop bien, j’avais 14 ans, je pense que ça m’a bien donné le goût du voyage. J’ai direct eu l’envie de partir au lycée faire une année à l’étranger mais ça n’a pas pu se faire, du coup ça s’est reporté à après le bac.
Après le bac, je suis donc partie au Portugal, sur un spot de surf, pour bosser dans une auberge de jeunesse, j’y suis restée tout l’hiver. Là bas on était deux à gérer l’auberge, le patron n’était jamais là, il faisait sa vie, je pense qu’il avait d’autres plans à coté. Du coup, on organisait tout, on faisait le ménage, les lits, on faisait la cuisine pour tous les guests, il y avait beaucoup de surfeurs du coup, on faisait les check-in, les check-out, tout ce qu’il y a à faire dans une auberge de jeunesse et on entretenait le lien avec les personnes qui arrivaient. On mettait l’ambiance quoi ! (rires)
La même année, je suis partie au Maroc avec une amie à moi. On est également parties travailler dans des auberges de jeunesse. La première dans le nord, vraiment la mieux, à Tanger, juste en face de l’Espagne. La deuxième, dans le Sud, à coté de Agadir, à Taghazout. Agadir, c’est aussi un spot de surf, donc on recevait pas mal de surfers. J’ai essayé le surf, franchement j’ai tout donné mais je pense que c’est pas fait pour moi. Les mousses ça me va très bien ! (rires)
On est parties là bas grâce au site Workaway (https://www.workaway.info/ ), c’est un site qui te permet de rentrer en contact avec toute sorte d’employeurs dans le monde entier. Là pour moi c’était les auberges de jeunesse mais tu peux être fille au pair, bosser dans des fermes, ou bien même donner des cours d’anglais à des familles n’importe où dans le monde.
Je suis partie au Maroc et dans les pays frontaliers parce-que j’avais pas beaucoup de sous et les billets d’avion étaient vraiment peu chers. J’ai payé 60 euros je pense mes billets aller-retour.
Pour finir, l’année dernière je suis partie en Grèce et à Amsterdam. Là c’était en stage car j’étais en BTS Tourisme. J’ai fait un stage dans un musée de Street Art, le Street Art Muséum of Amsterdam. Là, je faisais des visites guidées en Anglais du musée extérieur. Il y avait pleins de touristes, parfois on faisait les visites à vélo, c’était trop bien. En anglais au début c’était un peu stressant mais ça l’a fait. Et en Grèce, j’étais dans un centre culturel, où ils organisaient aussi des soirées, des vernissages. Je faisais de la communication, j’organisais les événements, je prenais des photos pour les événements et c’était très chouette.
Quel est ton meilleur souvenir en voyage ?
Un meilleur souvenir, c’est impossible de choisir ! Mais je dirais peut être quand même, que c’est la sensation que tu as quand tu arrives dans un endroit où tu sais que tu vas passer plusieurs mois et tu te poses pleins de questions. Tu te demandes comment ça va se passer, qui sont les gens que tu vas rencontrer. Tu vois les premières personnes et tu te demandes si vous allez bien vous entendre et tu ressens direct l’atmosphère dans laquelle tu vas être pendant plusieurs mois. Parfois je savais même pas combien de temps je partais, combien de temps j’allais rester. Ça c’est marquant je trouve ! Après il y a des personnes que tu rencontres qui ont des histoires de fou et ça ça fait partie des souvenirs que je garde. J’ai réfléchi à un moment en particulier mais je pourrais pas te dire.
Après, concernant les destinations que j’ai préféré, c’est sans doutes, le Maroc et la Grèce. Le Maroc, parce que c’était complètement dépaysant et qu’on a rencontré beaucoup de monde. On gérait un bar clandestin aussi et du coup on était tout le temps avec tout le monde sur la terrasse de l’auberge. C’était vachement chouette, on s’entendait tous très bien, on faisait pleins de trucs ensemble, on sortait, on allait au Souk. Et toutes les personnes qui travaillaient avec Workaway comme nous, sont restées aussi longtemps. C’est là bas que j’ai le plus rigolé et profité.
Quelle a été ta plus belle rencontre ?
Je pense que c’est Erika. Erika, c’est une italienne. C’est elle qui travaillait avec moi dans la première auberge, au Portugal. C’est la première personne que j’ai rencontré quand je suis partie toute seule. J’étais hyper stressée avant de partir, quand j’étais dans l’avion je tremblais, je savais pas du tout où j’allais arriver. Je suis arrivée dans l’auberge, elle était pas encore arrivée, elle est arrivée le jour d’après. J’étais super tendue, on allait être deux, si on s’entendait pas ça allait être compliqué et en fait elle est géniale. Elle est tatoueuse, donc elle embarque tout le temps sa machine à tatouer avec elle où elle voyage. Elle s’approchait des 30 ans à ce moment là, et je l’adore, elle est hyper joyeuse, toujours gentille avec tout le monde, elle a la tchatche, elle fait super attention à toi. Du coup, on rigolait tout le temps, on organisait pleins de trucs. Après le repas, elle se mettait à tatouer les gens sur la table. (rires) Je pense que c’est elle ma meilleure rencontre !
T’es tu déjà sentie en insécurité du fait de voyager seule en tant que femme ?
Je suis partie complètement seule au Portugal et en Grèce. Au Portugal, non, j’ai jamais eu de problèmes, j’ai jamais eu peur, c’était une toute petite ville. En Grèce, une fois j’ai eu peur, mais c’est pas tellement parce que j’étais une femme, mais surtout parce que je suis une femme racisée, parce que je suis métisse. En fait, le dernier jour, avant que je parte, j’allais faire mes courses pour fêter mon départ avec mes amis. Sur la route entre chez moi et le supermarché, je suis tombée sur un rassemblement de néo nazis. Ils étaient tous habillés en noir, rasés, certains avec des croix gammées. Et là, je me suis vraiment pas sentie à ma place, tout le monde me dévisageait, ils devaient être bien 150 et ils étaient tous en train d’acclamer en grec, le chef de leur parti qui arrivait, en voiture vitres teintées, roues blindées. Je suis allée faire mes courses, je suis restée dans le magasin très longtemps car j’espérais qu’ils soient partis. Au final, ils sont pas partis, j’étais obligée de passer par là et pour le coup je me suis pas sentie bien du tout. Mais c’est pas forcément que parce que j’étais une femme.
Sinon, au Maroc des fois ça peut faire un peu peur quand tu es dans la médina, mais je sortais jamais seule, on était toujours deux ou plus. Je m’arrangeais pour éviter au maximum d’être seule. Je veux pas du tout stigmatiser mais en tant que femme on a souvent des remarques, quand tu marches dans la rue il n’y a aucune retenue.
Et c’est quoi ta prochaine destination ?
La Guadeloupe pour Noël ! (rires) Avec mes copines, pour passer Noël au soleil ! On avait un plan Afrique du Sud, qui malheureusement ne se fera sans doutes pas. Peut-être que le voyage en Guadeloupe non plus. On sait pas trop, dans les temps qui courent, ce que ça va donner. Mais là, voyant tout ce qui se passe, ça me fait relativiser et je me dis que j’ai bien fait de pas trop réfléchir et de partir quand je pouvais.
Un mot de la fin ?
Dès que vous pouvez voyager, allez-y ! Moi je n’avais pas beaucoup de moyens mais j’ai quand même trouvé des solutions. Vraiment si on veut voyager on peut trouver des solutions pour bosser ailleurs ou se faire de l’argent sur place. Ou voyager sans aucun frais même, maintenant il y a des possibilités avec des sites comme couchsurfing. Faut pas hésiter, il faut y aller !
Merci à Marie pour sa confiance, ses mots qui font rêver et qui donne envie de s’évader.